Quand l’email, canal roi, devient source de frustration
Dans la vie d’un commercial, c’est une scène familière : tu passes des heures à rédiger des emails, tu relances, tu ajustes ton objet… et pourtant, rien. Le silence. Aucun rendez-vous. Pas même un “non merci”.
Le paradoxe, c’est que l’email reste, chiffres à l’appui, le canal préféré des acheteurs B2B. Mais voilà : tellement de messages arrivent dans les boîtes de réception que tes campagnes peuvent s’écraser dans le bruit ambiant. Et derrière, ce sont des semaines de travail et des budgets qui semblent s’évaporer.
Alors pourquoi ce canal qui fonctionne si bien pour certains paraît-il si inefficace pour toi ? Et surtout, que faire pour retrouver des taux de réponse qui redonnent le sourire ?
Premier frein : une base de contacts qui ne tient pas la route
Imagine vouloir pêcher en pleine mer avec un filet troué. C’est exactement ce qui se passe quand ta base est remplie d’adresses invalides, de doublons, ou de contacts qui n’ont rien à voir avec ta cible.
Le risque ? Tes emails rebondissent, ta réputation d’expéditeur s’abîme, et même les bons prospects finissent par ne plus recevoir tes messages.
La solution :
- Commence par un audit rapide de ton CRM : supprime les doublons, mets à jour les contacts dormants.
- Passe ta liste dans un validateur d’emails comme NeverBounce ou ZeroBounce.
- Et pour aller plus loin, enrichis avec des outils comme Dropcontact ou Kaspr pour récupérer les bons titres de poste et les bonnes boîtes mail.
Un commercial qui s’adresse à la bonne personne, avec la bonne donnée, démarre déjà avec deux longueurs d’avance.
Deuxième frein : vos emails n’arrivent peut-être même pas en boîte de réception
Autre scénario : tu envoies des centaines de messages… mais ils finissent directement dans les spams ou l’onglet “promotions”. Résultat : personne ne les lit.
C’est un problème de délivrabilité. Ton domaine ou ton IP n’est pas encore reconnu comme fiable par Gmail, Outlook & co.
Le risque ? Même les prospects qui voulaient vraiment t’entendre ne te voient jamais.
La solution :
- Crée un sous-domaine dédié à tes envois (exemple : mail.tonentreprise.com).
- Mets en place correctement SPF, DKIM et DMARC.
- Et surtout, fais un warm-up progressif : commence avec de petits volumes (50 mails par jour), puis augmente doucement. Des outils comme Warmup Inbox ou les guidelines SendGrid te guident pas à pas.
Ton objectif est simple : inspirer confiance aux filtres, comme un nouveau voisin qui dit bonjour tous les matins avant d’être invité au barbecue.
Troisième frein : vos messages n’ont pas assez de relief
Admettons que ton email arrive en boîte de réception. Encore faut-il que ton prospect ait envie de l’ouvrir… et d’y répondre.
Aujourd’hui, les décideurs croulent sous les sollicitations. Si tu parles comme tout le monde (“Je me permets de vous contacter car…”) tu es invisible.
Le risque ? Ton email se perd dans la masse et ton prospect n’a aucune raison de cliquer.
La solution :
- Appuie-toi sur des signaux concrets : une levée de fonds, une nouvelle nomination, une actualité sectorielle. Des outils comme G2 Buyer Intent, Bombora ou même LinkedIn Sales Navigator peuvent te donner ces infos.
- Rédige court, précis, et surtout contextualisé : “J’ai vu que vous veniez de…” → “Voilà pourquoi je pense que c’est le bon moment d’échanger.”
- Montre que tu comprends la réalité du prospect avant de proposer ton produit.
La personnalisation ne veut pas dire “Bonjour {FirstName}”. C’est montrer que tu as fait l’effort de comprendre pourquoi cette personne-là, aujourd’hui, mérite un message.
Quatrième frein : vous arrêtez trop vite
Enfin, le dernier piège, c’est de baisser les bras après une ou deux relances. La vérité, c’est qu’un prospect répond rarement au premier message. Il faut en moyenne 5 à 8 points de contact pour obtenir une réaction.
Le risque ? Abandonner trop tôt, alors que la réponse allait peut-être tomber au 5ᵉ email.
La solution :
- Construis une séquence multicanale : Email 1 → Relance courte → Message LinkedIn → Appel rapide → Cas client → Breakup mail.
- Utilise des outils comme Outreach, Salesloft ou Apollo pour cadencer sans te perdre.
- Et surtout, garde une cohérence dans ton discours : chaque relance doit apporter un angle nouveau, pas répéter le même message.
L’efficacité, c’est la persistance intelligente.
En résumé : pourquoi ça bloque et comment inverser la tendance
Si tes emails restent sans réponse, ce n’est pas forcément ton pitch qui est mauvais. Les freins peuvent se situer à plusieurs niveaux :
- Tes données ne sont pas fiables → tu parles aux mauvaises personnes.
- Tes emails n’arrivent pas → tu es bloqué par les filtres.
- Tes messages ne captent pas l’attention → tu manques de personnalisation réelle.
- Tu arrêtes trop vite → tu ne donnes pas assez de chances à la relation de naître.
La bonne nouvelle ? Chacun de ces problèmes a une solution claire, des outils adaptés et un process simple à mettre en place. Et une fois corrigés, tes emails redeviendront ce qu’ils doivent être : le canal le plus performant de ta prospection.
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